Je me disais que j’avais affaire soit à une mijaurée qui voulait faire son intéressante avant de passer aux choses sérieuses, soit alors à une vraie pucelle, qui voulait rester ignorante encore longtemps. J’enviais Christian qui était tombé sur le bon numéro. Je décidais quand même d’enlever mon maillot, me disant que le fait d’être la seule à porter un slip qui à dire vrai ne cachait pas grand-chose, la ferait changer d’avis et l’obligerait à se mettre à l’unisson. Un mois auparavant j’aurais été particulièrement gêné de me déloquer ainsi devant une gonzesse dont j’avais fait la connaissance la veille. Là, je me surpris moi-même en constatant la facilité du geste. A présent j’étais nu comme au jour de ma naissance. Monique m’avait regardé faire, incrédule et surprise, voire horrifiée. Elle avait le choix entre me regarder, assis contre le mur en ruine ou se retourner pour éviter ma nudité et alors elle ne pouvait manquer de voir le tableau Béatrice chevauchant à présent Christian, ni l’un ni l’autre ne se préoccupant de savoir si on les regardait ou pas. Elle choisit de se retourner. Ce qu’elle vit lui arracha un « Non c’est pas vrai », qui la fit littéralement tomber sur le cul. Heureusement j’eus le réflexe de bouger mes jambes, sans quoi elle s’y serait affalée dessus au risque de me les briser. Elle poussa un « Aie » de douleur, s’étant assise sans doute un peu trop brutalement sur une pierre. J’en profitais pour la saisir et la remettre dans la position où nous étions avant de nous interrompre pour la séance de déshabillage, c’est à dire son dos appuyé contre ma poitrine , une main sur son sein, l’autre sur son ventre. J’embrassai son cou et ses épaules en y mettant le plus de passion possible et en lui murmurant à l’oreille des tas de fadaises à faire hurler de rire un scénariste de roman photos. Ça la calma et on resta là à contempler le spectacle des deux autres en train de monter au septième ciel. Je réintroduisis sans résistance ma main dans le maillot qu’elle n’avait pas voulu enlever, et constatant son intérêt pour sa copine qui avait adopté un rythme de cavalière au galop sur mon ami, j’adoptais avec ma main le même rythme sur son sexe. Cela ne tarda pas à produire l’effet escompté. Je sus que c’était gagné quand, d’elle-même, elle écarta les jambes pour faciliter ma pénétration dactyle. Sa main vint à son tour fureter entre mes cuisses et se saisit de mon membre viril en état d’excitation extrême. Timidement elle mit en application la leçon que je lui avais donnée précédemment et bientôt nous agitions nos mains au même rythme. D’un seul coup elle se cambra en poussant une sorte de feulement tout en crispant sa main sur ma verge. Je m’attendais à sentir couler entre mes doigts sa jouissance, mais rien ne se produisit. Contrairement à Jacqueline et Martine, elle avait l’orgasme sec. Cependant je sentais sous ma main les contractions de son ventre qui maintenant accompagnait en cadence mon mouvement de branlette. A mon tour j’explosais dans sa main. Ouf, ça n’avait pas été facile, mais on y était arrivé.
Un quart d’heure après, rhabillés, nous attaquions notre pique-nique de midi à belles dents. Aucun de nous n’évoqua cependant les petits jeux auxquels nous nous étions livrés. Une gêne certaine s’était installée et si Christian et moi nous échangions des regards complices, les deux filles, elles, évitaient de se regarder et même de se parler. Si bien que le repas, composé essentiellement de sandwiches, fut plutôt silencieux.
Christian avait eu la bonne idée d’apporter une bouteille de vin rosé, mais il était tiède et du coup pas très agréable à boire. Il ne contribua donc en rien à détendre l’atmosphère. Nous étions loin de l’ambiance débridée que nous avions connue à la villa Eglantines où avant, pendant et après l’amour tout n’était que matière à plaisanter. Là, nous étions complètement déroutés par les réactions de nos compagnes. On avait le sentiment qu’elles nous en voulaient, pourtant nous ne les avions forcées en rien. Béatrice avait accepté sans aucune retenue de se faire sauter par Christian, sous nos yeux, et il était évident qu’elle avait pris autant de plaisir à l’acte lui-même qu’à le faire devant nous. Et vu la technique dont elle avait fait preuve, elle n’en était pas à sa première expérience.. Monique pour sa part avait été beaucoup plus réservée, acceptant, certes, les jeux de mains mais sans vouloir aller plus loin. Peut-être était-ce la première fois qu’elle se laissait caresser aussi profondément par un flirt et même qu’elle voyait ou touchait un sexe male en érection. Donc, déduction logique : elle était vierge. L’idée ne me déplaisait pas. Mais je me demandai comment diable j’allais pouvoir la convaincre de sauter le pas et surtout comment il fallait s’y prendre avec une vierge. Je n’en avais strictement aucune idée et je ne savais même pas en quoi consistait exactement la virginité. Je me promis de me documenter, regrettant que nos initiatrices ne nous aient rien dit à ce sujet. Il est vrai qu’en ce qui les concernait, le problème ne se posait plus depuis longtemps. .
On remballa nos affaires. Nous n’avions plus aucune envie de poursuivre la ballade sur ce sentier escarpé et en plein soleil. Il était deux heures de l’après-midi, la chaleur était accablante même sous les pins qui nous abritaient. Les cigales elles-mêmes paraissaient avoir du mal à soutenir le rythme. L’un de nous proposa d’attendre là, à l’abri de ces vieilles pierres qui procuraient une sensation de fraîcheur. La suggestion fut adoptée. Mais que faire sinon la sieste. C’est ce qu’on fit, allongés tous les quatre, côte à côte, sur les ramures. Je m’endormis.
Les deux filles parlaient à voix basse, et malgré qu’elles se soient éloignées de nous, leur conversation m’avait éveillé. Elles semblaient se disputer, aussi je ne me manifestai pas essayant de saisir l’objet de leur dissension qui n’était autre que nous. Monique reprochait à son amie d’avoir osé se faire baiser à poil sous nos yeux et de l’avoir ainsi pratiquement obligée à faire avec moi des choses qu’elle n’aurait jamais dû faire. Et l’autre de lui rétorquer que si à presque 19 ans elle n’était pas capable de découvrir les jeux de l’amour, elle pourrait bien finir vieille fille. Qu’en ce qui la concernait elle ne voyait aucun mal à profiter de ses vacances et qu’elle devrait bien l’imiter car d’abord c’est excellent pour la santé et ensuite c’est particulièrement agréable.
— Peut-être dit Monique, mais si tu tombes enceinte ? Tu y as réfléchi ?
— Pas de risque, lui répondit-elle, j’ai eu mes règles y a pas huit jours. J’ai encore quelques jours de bon pour en profiter. Après, si on continue, je lui ferai prendre des précautions.
— Parce que tu as l’intention de remettre ça ?
— Sûr. Je t’assure c’est trop bon. Tu devrais te lancer.
— Non, je ne crois pas être prête pour ça. Et puis me mettre nue devant un mec, très peu pour moi.
J’écoutai avec toute l’attention dont j’étais capable, me disant en moi-même que je n’avais pas de chance d’être tombé sur ce type de spécimen. J’enviai Christian et les jours prochains qu’il allait passer à forniquer avec sa Dulcinée, pendant que moi je serai condamné à tenir simplement la main de la mienne.
Oh ! Jacqueline et Martine où êtes-vous ? Au moins avec vous tout était simple. On se couchait avec l’une, on s’éveillait avec l’autre, et le fait d’être à poil ne vous posait aucun souci particulier, bien au contraire !