J’ai fait, durant la nuit, un rêve fabuleux 
Qu’il me faut te conter afin que tu connaisses 
Ce qui de mon esprit préoccupe sans cesse 
Les neurones perclus et le cortex vaseux 
 
Les trompettes ont sonné, la planète a tremblé, 
Les murs de Jéricho, la muraille de Chine 
La ville de New-York, celle de Raspoutine 
Tout le reste du monde ont été ébranlés. 
 
Ecroulée de partout, notre pauvre planète 
S’est retrouvée soudain membre du grand troupeau 
D’Astres inhabités, de poussières célestes 
Qu’aux confins du Néant Dieu a pris pour cerceau. 
 
Il faut croire que Dieu, aussi, fait des erreurs ! 
En se penchant un jour de plus près vers la Terre  
Avec qui il jouait à la balle- chasseur, 
Il aperçut au loin une faible lumière. 
 
De la divine poche, rapidement extraite,  
Une divine loupe sur ce point se fixa. 
Des lumières y brillaient, et de tous leurs éclats. 
Quel était donc ce lieu à l’allure parfaite ? 
 
Mais c’est ma fille ainée, c’est la France si belle ! 
Ah ! Que je suis content qu’elle soit éternelle, 
Que ma grande colère n’ait pas d’un coup brisé 
Le destin merveilleux d’un pays tant prisé 
 
Abandonnant Ses jeux qu’Il trouve trop futiles, 
Le Seigneur s’approcha du grand ordinateur. 
Sur la France il régla les fréquences utiles 
Afin de percevoir les échos, les rumeurs. 
 
Après un court moment, l’ordinateur céleste 
N’avait point retransmis ni le cri des oiseaux, 
Ni bruissement de vent, ni murmure des eaux. 
Le silence absolu ! Alors d’une main preste 
 
L’Architecte Divin affine Ses réglages 
Et constate en effet que le pays est mort. 
Et pourtant ! Ces lumières, tels les phares des ports, 
Retiennent Son regard par-delà les nuages. 
 
Alors n’y tenant plus, Il veut aller y voir. 
Il enfourche Halley, comète bien connue, 
Pégase personnel qui traverse les nues 
Et sur laquelle il aime parcourir l’Ether noir. 
 
Il survole la Terre. L’Humanité n’est plus ! 
Son infini courroux, trop longtemps contenu 
A mis fin d’un seul coup à des siècles de drames 
De guerre, de famines et de conception d’armes. 
 
Il semble cependant qu’une minorité 
Ait été protégée de l’Ire Souveraine. 
La France est là, sous Lui, avec ses grandes plaines. 
Elle seule a bravé Sa haute Autorité. 
 
Il en est tout heureux. Il va enfin savoir 
D’où viennent ces lumières qui brillent dans le noir,  
Et quels hommes puissants, des saint sans aucun doute, 
Ont pu ainsi survivre à l’immense déroute. 
 
Faut-il qu’impérative soit leur mission humaine 
Alors que l’univers autour s’est écroulé 
Pour que dans leur pays ils ne soient qu’un millier 
A survivre au chaos ? Position incertaine ! 
 
Le Grand Chambardement, voulu par Dieu Lui-même, 
A fait qu’en plein Paris, ruines de toutes parts, 
Ont seuls pu subsister, raffinement suprême 
Quelques grands monuments et quelques œuvres d’art. 
 
Parmi ces monuments : Le Palais de Justice. 
Lui seul est éclairé. Alors, très silencieux, 
L’Architecte Divin pénètre dans la lice, 
Ecoute regarde et n’en croit pas Ses yeux. 
 
Tout autour du Prétoire, des hommes en multitude 
Sont, menottes aux mains, entassés sur des bancs. 
Face à eux sur la chaire, soignant leurs attitudes, 
Douze juges en noir donnent leurs jugements. 
 
Qu’importe le chaos qui, à l’extérieur, 
A envahi le Monde,. Qu’importe que la terre 
Soit à jamais meurtrie. L’important est ailleurs. 
Ils croient avoir mission d’être juges sévères. 
 
Oh ! Comme ils l’accomplissent cette mission sacrée,  
Car ils la croient sacrée, ils en sont convaincus. 
Rien ne peut égaler l’orgueil de ces élus. 
La colère de Dieu par eux est ignorée. 
 
Ils en sont ridicules, mais ne le savent pas ! 
Ils appellent un à un les noms de ces personnes  
Qui sont là, devant eux et qu’ils vont mettre au pas. 
Ils vont leur faire voir la Justice des Hommes ! 
 
En cette fin de siècle*, alors que tout bascule 
Et que la fin du monde en heure se calcule, 
Il ne faudrait pas croire qu’on peut impunément 
Voler pour se nourrir, insulter un agent 
 
Truquer un match de foot, puiser dans une caisse 
Pour que vive un Parti, faire que des amis  
Soient les bénéficiaires d’un marché de l’état. 
Jamais on ne l’a fait ! Cela ne se fait pas ! 
 
Vous me ferez trois ans, dix ans, perpétuité. 
Comme le couperet tombent les jugements. 
Quoi ? La peine de mort a été supprimée, 
Je me demande à quoi sert le Gouvernement ? 
 
Ah ! C’est vraiment dommage, vous n’irez qu’en prison. 
Moi j’applique le Code. Vous n’aviez pas raison 
Vous, Monsieur le chômeur de voler cette pomme. 
Acceptez vos dix ans. Allons, montrez-vous Homme ! 
 
Pour vous, c’est le sursis, Cher Emmanuelli. 
Les millions détournés sont allés au Parti. 
Et je ne comprends pas qu’on ait pu un instant, 
Penser faire juger l’ami du Président. 
 
Mohammed ben Ali, il nous est rapporté 
Que, sur la voie publique, arrêté sans papier,  
Vous avez prétendu être un réfugié. 
Moi j’applique la Loi : Vous serez expulsé. 
 
Mais que vient faire ici ce jeune homme élégant. 
Quoi ? Que me dites-vous ? Il a sur la conscience 
Quelques milliers de morts, voilà qui est étonnant. 
Mon Cher monsieur Fabius, l’état de la science 
 
Ne vous a pas permis de réagir plus tôt. 
Nous le comprenons bien. Et puis les hémophiles 
Ont une dure vie. Vous abrégez leurs maux. 
Que les accusateurs par devant nous défilent 
 
Ils seront condamnés à faire au moins cinq ans 
Car ils ont accusé l’ami du Président. 
Que ce jeune ministre qui gouverna la France  
Soit libre à tout jamais ! Il a notre clémence. 
 
Et vous Monsieur Martin, vous étiez sans emploi. 
Vous avez cru pouvoir remonter une affaire  
Pensant que les grands groupes allaient vous laisser faire. 
Et ils vous ont coulé ! Mais … au bout de trois mois !  
 
Encore heureux que pour vous plaide votre passé ! 
Vous avez quelques chances de bien vous en tirer. 
A dix millions de francs je fixe votre amende  
Afin que au plutôt Liberté on vous rende. 
 
ASSEZ ! ASSEZ ! ASSEZ ! D’une voix de Stentor 
Qui fit chuter les pierres, vaciller les lumières 
Brisa tous les miroirs, les vitres et les ors 
Dieu se manifesta. Terrible est sa colère. 
 
Mais qui êtes-vous donc, vous qui vous permettez  
De juger vos semblables, sans trace de pitié ? 
Aux ordres des puissants, du Pouvoir, de l’argent 
Accablant le Petit pour protéger les grands. 
 
Vous croyez être juste et vous n’êtes qu’infâmes 
De Cœur vous n’avez point et vous êtes sans âmes. 
Le désolant spectacle qu’en ce lieu vous donnez 
Est la preuve flagrante de vos perversités. 
 
Il y a bien longtemps j’abattis deux cités. 
De Sodome et Gomorrhe il n’est rien resté. 
Aujourd’hui je vous juge. Oh ! Craigniez Ma colère 
Loin de la parodie qui tant semble vous plaire. 
 
Vous, derniers survivants d’une planète éteinte 
Il vous faut un bourreau qui arrache vos plaintes. 
Vous serez vous aussi soumis à châtiments  
L’un de vos condamnés choisira vos tourments 
 
Je vous condamne donc, et pour l’Eternité 
A errer à jamais dans ce monde brisé,  
A ce que tous les jours, soit jugée votre vie : 
Votre bourreau sera : 
                                 
Monsieur Bernard Tapie 
 
* Paris 6 juillet 1994  
 

S'il y a en France un homme qui ne laisse personne indifférent c'est bien BERNARD TAPIE. On l'aime ou on le déteste. On l'admire ou on l'abhorre. Il en a fait couler de l'encre dans la presse, il en fait parler des chroniqueurs de radio ou télé. Il en a eu des amis et des ennemis, souvent les mêmes d'ailleurs au grés de sa fortune ou de ses infortunes. Homme d'affaires, Ministre, président de l'OM, patron,un temps, d'Adidas, il s'estime gruggé par sa banque, le crédit Lyonnais, et obtient après plus d'une decennie de combat, la reconnaissance de l'escroquerie dont il a été victime. Il obtient un peu plus de 400 millions d'euros de "réparation".  ses anciens amis estiment que c'est trop et indu. On exige alors qu'il rembourse! 
En cette année 2018, ce n'est pas encore fait. Il est malade, gravement, mais ce n'est pas pour autant qu'on laisse tomber. La hargne du fisc, des politiques et de ses "amis" le poursuit sans relache. On ira même le rechercher au Paradis si besoin est!

Moi, Tapie, je l'aime bien. c'est pourquoi en 1994, j'avais composé ce poème où je l'imaginai déjà revenant en justicier se venger de la justice et de ses juges.
Ce n'est hélas qu'un voeu pieux 
Jugez par vous-même !
Pour bien apprécier ce poème, il convient de se remémorer le contexte de l'époque. On ne sait trop pourquoi, les juges, tout d'un coup, semblent s'être donnés le mot dans les années 1988/1995, et embastillent à tout va tous ceux qui, pour une raison ou une autre, leur paraissent suspects. Sauf bien sûr les amis politiques ou de sensibilité gauchisante. Peut-être l'effet de la nomination comme Premier Ministre de Jacques Chirac qu'un Mitterand  mis en minorité aux Législatives fut contraint de mettre aux commandes du Pays.
Cela débouchera plus tard sur le fameux scandale du "Mur des Cons" ( en 2013) , preuve s'il en était besoin que la politique a définitivement gangréné une Justice qui n'a plus d'indépendante que l'image à défaut de la réalité.

Mur des cons : Tous de droite 
L'affaire Emmanuelli est en réalité celle du financement illégal du parti Socialiste.  Elu premier secrétaire du Parti socialiste en 1994, il sera condamné, en 1997, dans l’affaire Urba, à 18 mois de prison avec sursis et à deux ans de privation de ses droits civiques. Une fois cette parenthèse refermée, il sera toujours, jusqu’à sa mort en 2017 réélu à la tête du Département des Landes et à la fonction de député.
Pour en savoir plus sur les affaires du Parti Socialiste vous pouvez consulter  ICI https://goo.gl/bNExS3