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Un récit
D'André
Bernardi
Recueilli et mis en page par
Marseille, en février, n’est pas tout à fait Marseille. Dès la
nuit tombée, les rues se vident, les commerces ferment, les gens sont pressés
de rentrer chez eux.
Le froid prend possession de la ville, et pour peu que, comme ce
soir, le Mistral se mette à souffler, il vous pénètre au plus profond de votre
être et vous gèle les os. Impression parfaitement désagréable qu’aucun
vêtement ne peut combattre.
Sortant d’un restaurant surchauffé sur le Vieux Port,où m’avait
invité mon éditeur, j’avais éprouvé le besoin de marcher un peu, pensant que
l’air frais me ferait mieux digérer les huîtres, le loup grillé au pastis, et
le petit blanc de Cassis dont on avait ingurgité deux ou trois bouteilles.
C’est pourquoi j’avais refusé qu’il m’accompagnât à mon hôtel.
Grossière erreur. Ce vent glacial me prit aux entrailles.
Rapidement je sentis mon estomac se nouer et j’éprouvai des difficultés à
mettre un pied devant l’autre.
Je poussai donc la porte du premier bistrot ouvert que je trouvai
sur mon chemin. J’étais sur cette avenue mondialement connue qui se nomme la
Canebière et qui, si l’on en croit la chanson, fait le tour de la terre. Un
tour qui semble quand même avoir fait un stop du coté de Bab el Oued, vu que la
clientèle du bistrot était essentiellement d’origine Nord-africaine.
Du coup – et pour rester couleur locale - je commandai un thé à
la menthe, espérant, sans trop y croire, que sa chaleur me dénouerait la boule
que j’avais sur l’estomac.
J’enlevai mon manteau et m’affalai sur une chaise. Ce que
faisant, j’envoyai mon manteau au sol,
renversant la chaise sur laquelle je l’avais posé. Incapable de réagir, je le
regardai attendant qu’il répare de lui-même les dégâts ; Ce que bien
évidement il ne fit pas. Il serait sans doute encore au sol, si une main
secourable n’était venue le ramasser, redresser la chaise, et remettre les
choses en état. J’eus la force de dire merci. avant qu’une nausée incontrôlable
ne me propulse vers les toilettes que je réussis à atteindre avant de restituer mon délicieux repas à la
nature, via les égouts de la ville.
Soulagé, je revins prendre ma place un moment plus tard. Mon thé
m’attendait mais il était froid. Avant même que je puisse faire ou dire quelque
chose, la même main qui avait ramassé mon manteau subtilisa mon verre, alla le
poser sur le comptoir et dit au barman
-
Raymond, tu remplaces s’il te plait !
-
Merci, dis-je à l’homme qui me souriait.
-
Vous n’avez pas l’air dans votre assiette, non ?
-
Exact, je sors du restaurant, et le vent et le froid ont eu
raison de ma digestion.
-
Vous n’êtes pas d’ici ?
-
Non, de Paris. Il y fait moins froid.
-
Ouais, mais le ciel n’y est pas aussi bleu, vous verrez demain.
-
Vous prenez un verre avec moi ?
-
Pourquoi pas !
-
Merci de m’être venu en aide pour le manteau. J’avais
l’impression d’être paralysé. Je me présente : Paul Marythé.
-
L’écrivain ?
-
Vous me connaissez ?
-
Oui, j’ai lu un de vos bouquins, et je vous ai vu à la télé quand
vous êtes passé je sais plus avec qui. Le livre m’avait bien plu, parce qu’il
se passe en partie dans la région. Ca s’appelait Piège à.. quelque chose.
-
Oui, « Piège à C…hômeurs » * (qu'on trouve Ici) *
-
C’est ça ! Mon nom à moi c’est André Bernardi, Marseillais
de pure souche. Enfin presque ! – Raymond
sers-nous deux cognacs. Et pas celui pour les touristes -. Vous verrez
ça vous fera digérer et ça vous remettra sur pieds !
-
Si vous le dites. J’en ai bien besoin.
-
Vous êtes là pour quelques jours ?
-
Je sais pas trop, mon éditeur me tanne pour que lui écrive
quelque chose, mais je suis en panne d’imagination. Alors en attendant
l’inspiration, je vais faire un peu de tourisme dans la région.
-
Comment on devient écrivain ?
-
En ce qui me concerne, c’est le pur hasard. Un sujet vous
inspire, vous avez la plume facile, vous prenez une feuille blanche, un stylo,
et vous mettez le sujet sur la feuille. C’est ce qui m’est arrivé. Le plus dur,
c’est de trouver le sujet.
-
Ca parait simple, dit comme ça.
-
En réalité, le plus dur c’est de se faire éditer. Vous pouvez pas
savoir combien les éditeurs sont frileux. Ils préfèrent éditer les gens connus,
les journalistes, les étrangers. A tel point qu’un de mes amis me suggère de me
faire éditer aux USA, et de me faire passer pour un américain. Il parait que ça
marche et que les chances de se faire éditer alors en France sont cinquante
pour cent plus élevées..
Tout en parlant on avait ingurgité nos cognacs, ma boule à
l’estomac avait disparu, l’homme était sympathique, on reprit deux autres
cognacs.
-
Et vous, vous faites quoi, demandai-je à mon nouvel ami ?
-
Plus rien. Retraite, je survis
-
Comment ça, vous survivez ?
-
Vous savez je vais avoir 72 ans, j’ai vécu 50 ans avec mon
épouse, Elle m’ a quitté,
-
Toutes mes condoléances !
-
Non ! Pas morte. Partie. C’est une longue histoire !
Longue et triste. Tiens, si vous cherchez un sujet de roman, je vous en fourni
un et gratis. Si j’avais su écrire, je crois que je l’aurais bien fait moi-même
le roman de ma vie. Mais je suis pas doué pour ça.
-
Et sans vouloir être désobligeant, vous pensez que votre vie peut
intéresser les lecteurs.
-
Ma foi ! Raymond
deux autres cognacs ! Je vais vous faire une confidence. Je crois que bien
racontée, ça pourrait. Faut vous dire que j’ai eu une jeunesse assez agitée,
comment dire, sexuellement parlant. C’était bien avant 1968, année dite de la
révolution sexuelle. Révolution, tu parles ! De tous temps les jeunes se
sont envoyés en l’air, mais moi je crois que détiens le pompon ! Si je
vous racontais par le détail ce que j’ai vécu, vous diriez que j’affabule. Et pourtant !
Parfois quand j’y repense, j’en arrive à me dire que ça peut pas être vrai.
Mais ça l’est. La meilleure preuve c’est que ça a foutu ma vie en l’air et qu’à
mon âge je me retrouve tout seul comme un con.
-
Votre femme est partie à cause de ça ?
-
De ça et de bien d’autres choses. Un vrai roman, je vous
dis ! On pourrait même en faire un film.
-
A ce point ? Vous me mettez l’eau à la bouche.
-
Ne croyez pas que j’exagère parce qu’on est à Marseille. C’est
plus de mon âge. Mais reste que, triturée par un talentueux professionnel comme
vous, mon histoire pourrait intéresser beaucoup de gens. En particulier ceux
qui les aiment bien croustillantes. Réfléchissez-y. Tout est parfaitement rangé
dans ma tête, et pour cause ! je n’ai plus que mes souvenirs pour agrémenter
les quelques jours qui me restent à vivre. Alors avant qu’Alzheimer viennent me
légumifier, ça me ferait plaisir de confier ça à quelqu’un. Donc, faut tester. Je vous raconte et si vous, vous êtes intéressé, on va plus
loin. Vous n’allez quand même pas passer à coté de votre futur Goncourt,
non ? Sinon on arrête.
-
Vous ne pensez tout de même pas que ça me ferait entrer à
l’Académie ?
-
Non j’irai pas jusque là ! Mais vous pourriez avoir le Fémina,
Les nanas apprendraient beaucoup de choses. Quoique maintenant, elles savent
tout en naissant. Vous savez quoi ? Je vais vous raccompagner à votre
hôtel et demain, quand vous aurez récupéré de votre petit malaise, on se revoit
et on en reparle.
-
Oui, bonne idée, je commence à ne plus y voir très clair. Ce
repas m’a épuisé, et les cognacs m’assomment. Il est temps d’aller dormir.
La suite du récit est donc la vie agitée, très agitée
D'André,
Bernardi.
Et quand je
vous aurai dit qu'il m' a tenu trois jours en haleine
Vous aurez,
vous aussi, peut-être envie
De la
connaître. Ca vaut le détour !
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